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Affichage des articles du février, 2025

Gene Hackman, est décédé à l’âge de 95 ans

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    La distribution de B o nnie and Clyde d’Arthur Penn en 1967   D’après les nouvelles qui nous sont parvenues, il se serait suicidé, avec sa femme et son chien. C’est évidemment toujours un peu bizarre cette démarche, mais au fond on savait que Gene Hackman derrière son physique passe-partout était un personnage un peu extravagant. Pour ce qui nous concerne, il fut un acteur prolifique entre 1961 et 2004. C’était un très bon acteur, très naturel, il jouait parfaitement de sa haute taille et de son physique atypique. C’est en 1967 qu’il se fit réellement remarqué avec le succès mondial de Bonnie and Clyde, ce film qui en réhabilitant des criminels notoires, ouvrait la voie à une mode qui magnifiait les voyous, voir par exemple Butch Cassidy and Sundance Kid. Mais en réalité Gene Hackman devint un acteur incontournable dans le cinéma étatsunien des années soixante-dix. Cette nouvelle décennie apparait avec le recul comme une des plus riches d’Hollywood. Une nouvelle faç...

Un homme à genoux, Un uomo in ginocchio, Damiano Damiani, 1979

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      J’ai souvent commenté ici les films de Damiano Damiani. Celui-ci est un peu le prince du poliziottesco. Et c’est d’ailleurs un des rares spécialistes de ce genre de film noir typiquement italien qui échappa à la censure quasi systématique des distributeurs français qui n’aimaient pas cette veine qui pourtant s’exportait très bien aux Etats-Unis, comme en Allemagne, en Espagne ou en Angleterre. Les raisons des cette désaffection sont essentiellement politiques, le poliziottesco avait la réputation d’être un peu fasciste, de promouvoir l’autodéfense face au laxisme des autorités. C’est une perception complètement erronée, car si on repère assez facilement des poliziotteschi qui sont très marqué à gauche dans le fait qu’ils dénoncent la collusion entre le capitalisme et la mafia, le contexte social et politique des années soixante-dix explique largement la perception de la violence de la société italienne par ses réalisateurs. Il y a pourtant eu beaucoup de très bons...

Le sicilien, The sicilian, Michel Cimino, 1986

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    Le film raconte la vie brève et la mort tragique de Salvatore Giuliano, un jeune bandit sicilien dont Francesco Rosi avait déjà, en 1961, tiré un film profond et grave qui inaugura ce style si particulier du réalisateur américain, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, mais toujours fondé sur une exactitude des faits et la volonté de dénoncer les conditions de l’exercice violent du pouvoir économique. Si le film de Rosi a atteint assez rapidement le statut de « classique », celui de Cimino est considéré comme extrêmement mauvais, voire ridicule. Ce jugement est hélas sans appel. Sans doute est-ce dans la manière dont a été conçu le film que la faute se trouve. Le scénario est basé sur un livre de Mario Puzo, l’auteur du Parrain qui a écrit quelques bons romans sur la mafia . On y retrouvera d’ailleurs des personnages de ce roman, comme Michael Corleone. Mais outre que la conception même du personnage de Giuliano est erronée, il s’inspire aussi un peu ...

La proie de l'autostop, Autostop rosso sangue, Pasquale Festa Campanile, 1977

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  Il y a tout un sous-genre du film noir qui traite des dangers et de l’angoisse de l’autostop. Le modèle du genre est le film d’Ida Lupino, Hitch-Hicker , en 1953. Mais The hitcher, de Robert Harmon avec Rutger Hauer qui date de 1986 était aussi très réussi. Pour peu que le film ne sombre pas dans le délire gore, le thème offre un canevas pour des bons films. Cela provient du face à face entre des gens plus ou moins ordinaires et en général un personnage un peu dégénéré, ce qui rend les choses difficilement arrangeables. Le psychopathe croisé sur la route est aussi très souvent le révélateur de la solidité d’un couple plus ou moins dans l’expectative.   Walter s’ennuie au milieu de gens ordinaires qui pratiquent le camping   La proie de l’autostop manipule l’ensemble de ces ingrédients d’une manière plutôt originale. Un couple d’Italiens, lui est reporter, elle est la fille du patron du journal, se balade aux Etats-Unis à la recherche de sujets de reportage, mais ...

Girolimoni, il mostro di Roma, Damiano, Damiani, 1972

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      Il y a au minimum trois raisons de voir ce film. La première est qu’il est signé Damiano Damiani, selon mon gout personnel, un grand réalisateur de films noirs. La seconde est qu’il est interprété par Nino Manfredi, un acteur que j’aime beaucoup. Et la troisième est bien entendu le sujet. Qu’est-ce donc que ce sujet ? Une « histoire vraie », celle d’un homme qui est accusé à tort d’être un criminel pédophile. C’est donc le thème du faux coupable, thème récurrent du film noir. Thème bien connu pour The Wrong man d’Alfred Hitchcock qui avait marqué les esprits en partant lui aussi d’une histoire vraie, mais qui avait été gâché par une fin complètement édulcorée, présentant Manny  Balestrero triomphant de l’injustice et reprenant sa place dans la société comme si de rien n’était, alors que Manny  Balestrero n’avait connu par la suite que la misère et la désolation [1] . Le film, plutôt malhonnête, était sauvé du désastre à la fois par le...