Pauline Kael avait beaucoup de qualités. D’abord elle remettait à sa place, c’est-à-dire tout en bas, à la fois Stanley Kubrick et Clint Eastwood dont elle trouvait fort justement les films répugnants. Elle osait dire que des films multi-récompensés comme Lawrence of Arabia, 2001 : A Space Odissey ou Doctor Zhivago, ce n’était rien que de la daube. Ce n’est pas tant qu’elle en avait après les films populaires ou qui faisaient des grosses recettes. Elle détestait les boursouflures comme La Dolce Vita, ou le prétentieux et creux L’année dernière à Marienbad. Une telle femme qui avouait que son film préféré était Millions Dollars Legs de W.C. Fields ne peut pas être complètement mauvaise ! Sonatine avait publié plusieurs ouvrages qui rassemblaient une partie de ses chroniques. En voici un nouveau. Et celui-là est massif ! Plus de mille pages ! Sans être toujours d’accord avec elle, j’aimais bien la façon dont elle décortique le sens au-delà d’une histoire, dans...
La nuit des espions, Robert Hossein, 1959 On s’intéresse assez peu à la carrière des acteurs en regardant vers quels rôles ils se sont dirigés. Il y a pourtant là une manière de système qui éclaire leur personnalité. Durant sa longue carrière, Robert Hossein a endossé très souvent le costume du mauvais garçon, du voyou, mais aussi du nazi. Dans tous ces rôles il était voué à disparaitre. Il incarnait souvent mal comme une manière de l’exorciser. On ne trouverait pas une telle récurrence par exemple chez Jean-Paul Belmondo. Et donc même si Robert Hossein a souvent dit que dans sa carrière cinématographique il prenait tout ce qu’on lui présentait, il est aussi tributaire de ses choix autant que de son allure physique. Celle-ci le vouait évidemment aux personnages sombres. Dans sa filmographie, il a été marqué par la Seconde Guerre mondiale. On le retrouve dans des rôles de résistants, par exemple en 1959 dans La sentence de Je...
La Cinémathèque française devait projeter dimanche 15 décembre le film de Bernardo Bertolucci, Dernier tango à Paris. Cette projection fut annulée à la dernière minute [1] . Le motif en était la pression des associations féministes qui considéraient que Maria Schneider avait sur ce film été violée par Marlon Brando avec la complicité du réalisateur. Et ce viol aurait fini de perturber la jeune actrice qui aurait ensuite été de dégringolade en dégringolade. Tout cela semble être vrai et documenté selon les témoignages de Maria Schneider et même de Bernardo Bertolucci qui sur cette question a fait amende honorable, disant que pour donner plus de vérité à son film il avait effectivement piégé la jeune actrice. Elle avait dix-neuf ans à cette époque et donc selon la loi, elle était encore mineure, l’âge adulte était à ce moment-là fixé par la loi à 21 ans, et il sera redéfini en juillet 1974 et abaisser à 18 ans. Cependant l’affaire est d’autant plus complexe...
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