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Affichage des articles du avril, 2025

Meurtres à responsabilité limitée, Chicago Syndicate, Fred F. Sears, 1955

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    Voilà un bon film noir exhumé des profondeurs de l’oubli, une très bonne surprise. C’est un film à petit budget, sans être un film de série B pour autant, produit par Sam Katzman pour la Columbia. Sam Katzman a beaucoup donné dans le film noir de qualité intermédiaire, ni trop fauché, ni trop nanti. C’est lui qui poussera notamment William Castle vers la réalisation. C’est un film qui s’appuie sur des recettes éprouvées. On va prendre un bon scénario, démarqué des films d’Anthony Mann comme T-Men ou Raw Deal, en développant le thème de l’infiltré, donc pas mal d’action. Ensuite on prend une vedette, Dennis O’Keefe, un acteur très connu, mais un peu sur la pente déclinante qui n’exige plus des cachets importants. Et puis on va filmer la rue dans le Chicago des années cinquante, ce qui donne de la vérité à l’histoire, et qui économise les frais de studio parce qu’on tourne en décors naturels. Le réalisateur c’est Fred F. Sears. S’il n’a rien tourné de mémorable, c’est pour...

Johnny Gunman, Art Ford, 1957

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  Ne vous fiez surtout pas à la laideur de l’affiche, vos vous priveriez d’un film très original. C’est un vrai film noir de série B. Ce film obscur, complètement passé sous les radars des spécialistes du genre, n’est même pas répertorié dans le livre-somme d’Arthur Lyons, c’est dire. Des informations sur ce film, il y en a très peu. Le réalisateur, Art Ford, est encore moins connu que son film, on sait qu’il a tenu des petits rôles ici et là, et qu’il a été animateur de radio, spécialisé dans les émissions de jazz. La firme qui a produit ce film, Tudor Picture, n’est pas connue non plus, non plus que les producteurs du film, Will Kholer n’a produit qu’un autre film la même année, So Lovely… so Deadly – invisible aujourd’hui – et ses associés, Jean King et Dan Stampler en sont resté à Johnny Gunman. On a à peu près aucun renseignement de près ou de loin sur ce long métrage et sur ceux qui l’ont fait. C’est le genre d’œuvre qui est sans doute le produit du recyclage de l’argent d...

Plus fort que le diable, Beat the Devil, John Huston, 1953

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À cette époque Humphrey Bogart en était déjà à sa sixième collaboration avec John Huston sur une douzaine d’année. Fort de ses succès, il avait créé une société de production en 1949 qu’il avait baptisée du nom de Santana, le nom de son bateau. C’est donc lui qui va chercher John Huston pour mettre en scène cette histoire qui sera aussi le dernier film qu’il produira. Beat the Devil est d’abord un roman écrit par Claud Cockburn sous le pseudonyme de James Helvick. Claud Cockburn n’était pas n’importe qui, c’était un journaliste anglais, un communiste, qui s’engagera physiquement dans la Guerre d’Espagne. Plutôt de tendance stalinienne même, et avec peu d’égard pour les tendances trotskiste et anarchiste. George Orwell critiqua les articles qu’il écrivit sur la Guerre d’Espagne les jugeant trop favorables aux thèses staliniennes. Il était ensuite un partisan de la guerre avec l’Allemagne nazie, à un moment où l’Angleterre de Chamberlain hésitait encore. Ses activités militantes l’avaien...